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L’homéostasie du risque : son importance en sécurité routière
L’homéostasie du risque est un concept théorisé pour la première fois en 1981 par Gerald Wilde, professeur émérite de psychologie à la Queen’s University. Appliquée à la sécurité routière, cette théorie questionne la prise de risque chez les usagers de la route.
L’homéostasie du risque : définition
Dans cette théorie, G. Wilde postule que la prise de risque chez une personne dépend principalement de deux paramètres : l’évaluation des risques et le niveau de risque acceptable.
La perception du risque
Qu’est-ce qu’une situation risquée ? Le risque perçu est-il le même pour tout le monde ? Prenons l’exemple de trajets en avion : est-ce un transport présentant un risque important ? Pour répondre à cette question, il faudrait différencier la probabilité du risque et la conséquence si le risque se réalisait. Si l’avion chutait et s’écrasait au sol, les conséquences seraient extrêmes. Mais quelles sont les chances que cela arrive ? Le ressenti ne sera pas le même selon les personnes interrogées : il dépendra de leur propre évaluation des risques. En comparant les gains potentiels à la prise de risque, la probabilité que le risque se réalise et les conséquences en cas de réalisation, chaque personne évaluera différemment le risque.
Le risque cible
Cette notion occupe une place centrale dans la prévention des risques. Il s’agit du niveau de risque que chaque individu accepte d’encourir. Prenons l’exemple d’un jeu de hasard : en misant 5 euros, le joueur a une chance sur dix de gagner 100 euros. Certaines personnes accepteront facilement ce risque alors que d’autres ne l’accepteront pas. Si on augmente la mise à 20 euros, il est possible que certaines personnes qui acceptaient le risque de miser ne l’acceptent plus. Le risque cible peut-être ainsi vu comme un seuil, propre à chaque personne, à partir duquel le risque devient « inacceptable ». Ce niveau de risque est propre à chaque personne et varie selon plusieurs facteurs comme la culture, l’éducation, l’âge ou encore le milieu social et professionnel.
L’homéostasie du risque
L’homéostasie est un processus de maintien à l’équilibre d’une situation. Appliqué à la prise de risque, le principe d’homéostasie aboutit à une prise de risque relativement constante de la part des personnes. Chaque personne régulera son comportement de sorte que le risque perçu soit égal à son niveau de risque cible. Si le risque perçu est supérieur au risque cible, la personne régulera son comportement vers plus de prudence. En revanche, si le risque perçu est inférieur au risque cible, la personne régulera son comportement en favorisant la prise de risque.
L’homéostasie du risque appliquée au risque routier
L’activité de conduite
La conduite automobile est avant tout une activité cognitive. Tous les conducteurs effectuent une série d’opérations mentales plus ou moins complexes dans le but de prévenir les risques et éviter les dangers sur la route. Les conducteurs perçoivent les informations utiles à leur conduite, les analysent et mettent en place les mesures nécessaires pour rester en sécurité sur la route. Cette sécurité est maintenue tant que les situations rencontrées par le conducteur sont conformes à ses prévisions.
Pierre Van Elslande, directeur de recherche à l’université Gustave Eiffel, a mené une étude portant sur plus de 300 accidents de la route sur l’ensemble du réseau routier. Il y a recensé les défaillances fonctionnelles à l’origine de ces accidents. Cette étude montre que dans plus de 75% des situations d’accident routier, les défaillances identifiées chez le conducteur portent sur la perception des indices (35%) ou l’analyse des situations (40%). Moins de 10% des défaillances identifiées portent sur un défaut de maîtrise du véhicule ou des commandes.
Cela montre à quel point les compétences perceptives et analytiques du conducteur jouent un rôle prépondérant dans la prévention des accidents mortels. Ces compétences sont au cœur de la politique d’éducation à la sécurité routière et de la prévention du risque routier.
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Les accidents de trajet représentent 70% des accidents mortels de la route au travail, il est important de savoir comment gérer et maîtriser ce risque dans votre entreprise. Nos experts peuvent vous accompagner.
Sur quel type de route prend-on le plus de risques ?
Prenons deux routes avec des caractéristiques différentes :
- La première route est une route en ligne droite, avec une circulation relativement faible. Il fait beau et l’état de la route est impeccable.
- La deuxième route est une route de campagne, présentant une série de virages avec une faible visibilité. La surface de la route présente quelques défauts et il pleut fortement.
À l’évidence, suivant les routes et les conditions de circulation, la première situation présente moins de risque d’accident que la seconde. Pourtant, les données sur la sécurité routière concernant la mortalité routière sont claires : les accidents mortels sur les routes de France ont lieu majoritairement en ligne droite (72%), sur des routes de campagne (60%), par beau temps (77%), sur une chaussée en bon état (79%). Plus de 40% des accidents mortels ont lieu sans qu’il n’y ait de collisions avec un autre usager.
Plus un conducteur percevra une situation comme risquée, plus il adoptera une conduite préventive. Inversement, les situations perçues comme sécuritaires auront tendance à favoriser des conduites à risque. En effet, lorsqu’il se sent en sécurité, un automobiliste est tenté de faire usage du téléphone, ou de dépasser la limitation de vitesse pour rattraper un retard. Certains usagers négligeront le port de la ceinture sur un trajet court car la courte distance n’est pas identifiée comme un risque d’accident potentiel. À l’inverse, la présence de radar sur une route augmente la perception du risque (risque de perdre des points sur son permis de conduire ou d’avoir une amende) et favorise une baisse de la vitesse. Ainsi, la perception du risque est un premier levier pour agir sur les comportements sur la route.
Qui prend le plus de risques sur la route ?
La population présentant le nombre de morts le plus élevé est celle des jeunes conducteurs de 18 à 24 ans. Le nombre de tués pour cette classe d’âge (94 par million d’habitants) est deux fois plus élevé que la moyenne tout âge confondu (45 par million d’habitants). Les jeunes conducteurs sont impliqués dans un accident mortel sur trois. La vitesse est la première cause d’accident mortel pour cette population. 84 % des présumés responsables d’accidents mortels sont des hommes. Les chiffres de la sécurité routière sont sans appels : la mortalité des hommes est quatre fois plus élevée que celle des femmes, à population équivalente.
Pourquoi cette prise de risque ?
Jean-Pascal Assailly, psychologue et chercheur à l’Institut National de Recherches sur les Transports et leur Sécurité, dresse une liste de bénéfices associés à la prise de risque sur la route :
- La catharsis, c’est à dire se libérer de ses peurs en les revivant (vivre des situations risquées pour ne plus être anxieux face aux dangers).
- L‘acquisition de l’autonomie, c’est en pratiquant une conduite à risque qu’on créé une rupture avec nos aînés.
- La prise de risque est l’équivalent d’un rite de passage de l’enfance à l’âge adulte.
- La recherche de sensations fortes et des effets liés à la sécrétion d’adrénaline.
- Le prestige, la popularité : l’environnement social peut pousser à prendre des risques pour être « considéré ».
- Donner du sens à la vie en frôlant la mort (ordalie).
- Les bénéfices « pratiques » comme gagner du temps (en réalisant des excès de vitesse), se faciliter la conduite (en se permettant quelques « arrangements » réglementaires) ou encore optimiser son temps (en passant des appels qu’on n’a pas eu le temps de passer par exemple).
Prendre en compte l’homéostasie du risque dans la formation à la sécurité routière
Améliorer la sécurité des conducteurs, par des actions de sensibilisation aux risques routiers, nécessite de travailler au-delà de la simple connaissance du Code de la route. Le travail doit être axer sur les comportements des conducteurs et leur rapport au risque. Plus les conducteurs abaisseront leur tolérance au risque, plus ils feront preuve de prudence sur les routes.
Chez Vanberg Prévention, nous sommes persuadés qu’en matière de prévention routière, il faut responsabiliser les conducteurs en travaillant deux axes principaux :
- Améliorer la perception des risques de la part des conducteurs
- Identifier les facteurs psychosociaux à l’origine de la prise de risque
Nos formations visent ainsi à responsabiliser les conducteurs en leur faisant prendre conscience de leur rapport au risque.
En participant à nos formations, les conducteurs travaillent sur la prise de risque en lien avec les bénéfices attendus et apprennent à se positionner sur leur propre acceptation du risque, en tant qu’usager de la route. Ils apprennent aussi à identifier les pressions et les influences pouvant les amener à accentuer les comportements dangereux. Ils prennent également conscience de la gravité des accidents sur la route. C’est par la conscientisation de ces facteurs qu’un conducteur pourra alors mettre en place de véritables stratégies pour diminuer la prise de risque sur la route.
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Kévin Aydin
Animé d’une passion pour le détail et une curiosité insatiable, je suis toujours en quête d’optimiser notre visibilité en ligne chez Vanberg . En tant que responsable SEO, je m&rsq ...