En quoi l’analyse post accident est une action primordiale dans la gestion des sinistres ?

L’analyse post accident, parfois appelée analyse des causes d’un sinistre, est une démarche qui survient à la suite d’un sinistre en entreprise. Contrairement à l’étape de la déclaration de sinistre, qui rapporte simplement les faits survenus à l’assurance, l’analyse cherche à comprendre en profondeur les causes qui se cachent derrière l’accident afin de mettre en évidence les failles qui ont amené à l’accident. Avec ces éléments, on pourra alors fournir des solutions qui permettront d’empêcher qu’un tel incident ne se reproduise.

Une analyse post accident correctement réalisée apporte de nombreux bénéfices à l’entreprise. Elle permet d’agir, de corriger, et d’éviter que les mêmes erreurs ne se reproduisent. Son bénéfice principal est la réduction des accidents. De ce bénéfice découle plusieurs intérêts.

Derrière chaque sinistre, il y a souvent des conditions de travail à améliorer ou un comportement à améliorer. L’analyse permet de mettre en lumière ce qui met en danger les équipes, et d’y répondre de manière ciblée. C’est une façon concrète de protéger ses collaborateurs, pas seulement en théorie, mais à partir de situations réelles.

Un accident coûte cher, surtout s’il est mal géré ou s’il se répète. Réparations, arrêts de production, démarches administratives, hausse des primes d’assurance… En analysant sérieusement ce qui s’est passé, on agit sur les causes, et donc on limite les conséquences économiques à moyen et long terme.

Une organisation qui n’est pas réactive à la suite d’un accident et qui ne fait pas tout pour qu’il ne se reproduise plus perd en crédibilité et perd la confiance de ses collaborateurs. À l’inverse, une entreprise qui traite ses sinistres avec rigueur et transparence montre qu’elle prend ses responsabilités. Cela compte, aussi bien en interne qu’en externe.

Une analyse post accident est une démarche structurée. Pour qu’elle soit utile, elle doit être complète.

Il s’agit de comprendre ce qui a conduit à l’accident, sans rien laisser au hasard, pour éviter qu’il ne se reproduise.

Avant de tirer des conclusions, il faut relater les faits avec précision. Que s’est-il passé ? Quand ? Où ? Pourquoi ? Pensez à chercher également les causes profondes, car l’erreur humaine est rarement la seule explication d’un sinistre. Pour cela, vous pouvez utiliser l’arbre des causes ou les “5 pourquoi”.

Contexte : Un salarié de l’entreprise a percuté le véhicule qui le précédait lors d’un trajet professionnel, entraînant des dégâts matériels et une blessure légère.

Pourquoi y a-t-il eu une collision ?
Parce que le conducteur n’a pas respecté une distance de sécurité suffisante avec le véhicule qui le précédait.

Pourquoi la distance de sécurité n’a-t-elle pas été respectée ?
Parce que le salarié était pressé et roulait trop près pour tenter de gagner du temps.

Pourquoi était-il pressé ?
Parce qu’il avait pris du retard sur son planning de rendez-vous.

Pourquoi ce retard n’a-t-il pas été anticipé ou signalé ?
Parce qu’il n’existe pas de consigne claire incitant les conducteurs à adapter leur conduite en cas de retard, ni de marge de sécurité dans le planning.

Pourquoi ces consignes ne sont-elles pas formalisées ?

Parce que le risque lié à la pression temporelle n’a pas été identifié comme facteur de risque routier dans l’évaluation des risques professionnels.

Conclusion : L’accident est le résultat d’un enchaînement de causes systémiques, pas seulement d’une erreur individuelle. Une évaluation plus fine des risques, incluant les contraintes de temps, l’adaptation des plannings, et une sensibilisation aux distances de sécurité, permettrait de renforcer la prévention et d’éviter ce genre d’accident.

Le niveau d’implication dans l’analyse dépend de la gravité de l’accident. Plus l’événement est sérieux (blessure grave, risque collectif, dysfonctionnement majeur), plus il est important d’élargir l’analyse. Elle doit associer au minimum les témoins, les équipes de terrain et les responsables sécurité.

Vanberg Prévention propose deux formats d’accompagnement :

• Un échange téléphonique de 15 minutes, suivi de la remise d’un compte rendu aux parties concernées.
• Un outil en ligne permettant une gestion autonome en interne, avec à la clé des statistiques détaillées pour affiner l’analyse et le suivi.

Selon les cas, on peut y intégrer la direction, des experts techniques ou des représentants du personnel pour avoir une vision encore plus globale des événements.

L’analyse doit se baser uniquement sur des faits vérifiés, observables ou documentés pas sur des suppositions ou des jugements. On décrit ce qui s’est passé, dans quel ordre, dans quelles conditions, sans chercher à désigner un responsable individuel.

Il ne s’agit pas de blâmer, mais de comprendre pourquoi la conduite du collaborateur l’a mené à l’accident de la route.

Adopter un ton constructif permet aussi d’impliquer les équipes, sans générer de méfiance, ce qui amène davantage à la vérité. On recherche avant tout des causes et non des fautes.

L’analyse n’est utile que si elle est suivie d’effets.

Son but est de déboucher sur des mesures concrètes, applicables sur le terrain. Sans action derrière, elle reste théorique. Des formations de régulation sont souvent indispensables. Celles-ci peuvent prendre la forme de sessions pratiques ou de modules en ligne, ciblant des thématiques précises en lien avec les besoins identifiés.

Le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) doit refléter la réalité des risques dans l’entreprise. Si l’analyse révèle un nouveau risque ou une aggravation d’un risque existant, il faut le prendre en compte dans le DUERP. C’est une obligation réglementaire, mais aussi un outil de prévention à jour et utile.

L’analyse doit aboutir à des actions correctives ou préventives concrètes :

• Modification de l’organisation de travail
• Apporter du contenu sur le risques routiers, s’assurer des connaissances des collaborateurs sur les attendus 
• Renforcement grâce à une formation qui aborde une thématique précise
• Choix différents lors du renouvellement du parc automobile.
• Création d’une charte du conducteur
• Impliquer les managers dans la politique prévention des risques routiers
• Démarche réflexive sur l’accueil des nouveaux arrivants (audit de conduite lors de prise de poste, évaluation QCM… )

Ces mesures doivent être réalistes, planifiées et affectées à des responsables.

Une action sans suivi perd de sa valeur. Il est essentiel de s’assurer qu’elle est réellement mise en œuvre et qu’elle répond au problème identifié.

Ce contrôle peut s’appuyer sur des observations, des échanges avec le terrain ou des données mesurables. En cas d’écart ou d’inefficacité, la mesure doit être adaptée.

L’analyse post accident est une étape essentielle dans la gestion des sinistres.

Elle ne se limite pas à comprendre ce qui s’est passé, elle vise surtout à agir pour éviter qu’un accident similaire ne se reproduise.

Toutes les étapes du processus, aussi exigeantes soient-elles, ne sont pas du temps perdu.

Elles permettent parfois de mettre en lumière d’autres failles dans le système, au-delà du seul accident analysé.

C’est une démarche qui, à terme, renforcera votre prévention, la sécurité et la fiabilité de votre organisation.